Sigrid CARRÉ LECOINDRE, auteure

FUIR À L'EST...

D'après Les Lettres à Claude Bourdet, d'Annemarie SCHWARZENBACH

 

Avec Sophie DELAGE et Zelda PERES 

Mise en espace Nicolas BIGARDS

5 juillet 2015, Jardin du mail, Grignan

SYNOPSIS

1933 — le tonnerre gronde au dessus de la vieille Europe. Hitler reçoit les pleins pouvoirs, le nazisme gagne du terrain et, désemparée, la jeunesse ballotte entre des schémas anciens et des mensonges rassurants.

Au coeur du marasme, — et contre l’avis parental résolument pro-hitlérien — Annemarie Schwarzenbach rejoint les rangs contestataires d’une jeunesse intellectuelle et engagée. 


Mais l’« héritière zurichoise » a la santé fragile, et cette fois « le destin est trop près ». Elle se perd dans la morphine, elle cherche un ailleurs. Un point de fuite.

A l’automne 1933, elle quitte l’Europe pour l’Orient. Elle reviendra à plusieurs reprises pour toujours repartir. Si l’engagement a un coût — la liberté aussi.

Au lendemain de sa mort, en 1942, sa mère — Renée Schwarzenbach — détruit toute sa correspondance. Ainsi, dans ces Lettres à Claude Bourdet, l’absence de la voix du « Petit Claude » — qui deviendra le résistant célèbre et le journaliste politique que l’on connait — se fait terriblement sentir. 

Or, c’est aussi ce silence qui, en creux, révèle le charme ambivalent du soliloque d’Annemarie — sa difficulté à être au présent du conflit contre son insatiable besoin d’écrire le monde, pour l’abriter, tenter en vain de le consoler. Comme un chant de l’intime, de soi à soi, de l’âme politique à l’âme poétique, avant de partir, encore et toujours. Une dernière fois, Fuir à l’Est

 

Sigrid CARRÉ LECOINDRE

Annemarie SCHWARZENBACH

"La nature est si puissante ici qu’elle vous tue. Il faudrait cesser d’être un homme lié aux contingences de sa condition. Il faudrait pouvoir devenir un peu désert et un peu montagne, et un bout de ciel au crépuscule. Il faudrait s’abandonner à ce pays et s’y perdre."

Annemarie SCHWARZENBACH, Orient Exils ( Extrait)

 

"Le danger a différents noms. Parfois il s’appelle simplement mal du pays, parfois c’est le vent sec des montagnes qui porte sur les nerfs, parfois l’alcool, parfois des poisons bien pires. Parfois il n’existe pas de nom, et c’est alors que l’on est en proie à l’indicible peur. J’ai essayé par tous les moyens de vivre en Perse, mais ce fût un échec."

Annemarie SCHWARZENBACH, Lettres à Claude BOURDET ( Extrait)